Un exécutif en nette baisse
1) Chute de la popularité de l'exécutif pendant l'été. Hollande devient impopulaire pour la première foisHollande devient impopulaire en tant que Président pour la première fois depuis son élection. Avec 46% de bonnes opinions contre 53% de mauvaises. En tout, durant toute la période estivale (depuis fin juin - début juillet) il a chuté de 15 points. La cote d'alerte est dépassée auprès des plus de 65 ans (60% de mauvaises opinions), mais aussi des quadras (55% auprès des 35-49 ans). Outre les inactifs et les travailleurs indépendants, les deux extrémités du monde du salariat sont aujourd'hui majoritairement hostiles : 52% de mauvaises opinions auprès des cadres et 54% auprès des ouvriers. Les professions intermédiaires et les employés tout comme les salariés du secteur public (auquel ces professions appartiennent souvent) restent majoritairement des catégories acquises à Hollande : respectivement 52%, 55% et 58% de bonnes opinions. Si la comparaison avec la popularité de Nicolas Sarkozy en début de quinquennat est cruelle (57% de bonnes opinions), elle est un peu consolatrice avec François Mitterrand en septembre1981 et Jacques Chirac en 1995 (respectivement 49% et 44% de bonnes opinions).
Ayrault, lui, subit une chute encore plus nette (-20 points) mais reste à l'équilibre avec 49% de bonnes comme de mauvaises opinions.
On constate chez le Premier ministre les mêmes zones de force et de fragilité que chez le Président.
2) La politique menée est perçue comme étant à la fois pas efficace et injuste ... et les Français ne croient pas au cap de redressement du pays en deux ans
La sanction est encore plus lourde sur notre nouvelle double question barométrique mensuelle portant sur l'efficacité et le caractère « juste » (critère présenté comme clé par Hollande lui-même) de la politique menée.
Non seulement, plus des deux-tiers des Français (67%) jugent que la politique menée n'est pas efficace ... Mais en plus, une nette majorité (53% contre 45%) ne la juge même plus « juste ». Sarkozy aussi a longtemps pâtit du même reproche ... mais uniquement après un an d'exercice du pouvoir.
Autre différence majeure, il n'est vraisemblablement pas reproché à Hollande d'être le « Président des riches ». Ainsi le sentiment d'injustice est parfaitement corrélé au niveau de revenu : 46% auprès des deux tranches de revenu les plus basses, contre 54% auprès des revenus moyens-supérieurs et 58% auprès des Français les plus aisés.
Au niveau sociologique, les salariés du public (57%), les employés (56%) et les professions intermédiaires (55%) jugent que la politique menée est juste. Ce sont, d'une part, les cadres (56%), et, d'autre part, les ouvriers (61%) qui estiment qu'elle ne l'est pas.
Résultat, l'objectif ou le cap fixé par Hollande de 2 ans pour redresser le pays n'est pas cru : 76% des Français ne pensent pas qu'il y parviendra ... les sympathisants de gauche eux-mêmes étant très partagés à ce sujet.
3) Cote d'influence des personnalités : baisse généralisée, surtout parmi les personnalités de gauche. Valls est toujours premier, mais c'est Sarkozy qui s'envole.
Sur notre cote d'influence des personnalités politiques, à part Valls (en baisse mais toujours premier), toutes les personnalités de gauche chutent et sont reléguées au-delà des 7 première places. Moscovici est le deuxième ministre préféré et arrive en 8ème position.
Le ministre de l'Economie est désormais la personnalité politique préférée des sympathisants de gauche.
A droite, si Fillon et Juppé sont bien placés (2ème ex-aequo avec 49%), Copé stagne à la treizième place (30%, stable) tandis que Sarkozy, s'envole, gagnant 7 points et 8 places (5ème vs 13ème en juin) auprès des Français.
Il gagne même 15 points auprès des sympathisants de droite, n'étant distancé que de peu (4 points) par Fillon.
Les partis politiques n'ont guère la cote : tous sont jugés négativement par une majorité de Français. Le PS avec un score médiocre de 44% de « bonnes opinions » ne devance que de peu l'UMP (42%).
4) 8% des électeurs de Hollande regrettent leur vote contre 0% des électeurs Sarkozy. C'est peu, mais cela suffirait à lui faire perdre l'élection présidentielle aujourd'hui
Seulement 8% des électeurs ayant voté Hollande au 2nd tour de la présidentielle regrettent aujourd'hui leur choix. C'est peu au regard du mécontentement enregistré dans notre sondage, signe que « l'homme-Hollande » continue d'être apprécié (60% de bonnes opinions sur le dernier baromètre d'image Ifop-Paris Match), même si le « Hollande-Président » déçoit. Ce serait néanmoins déjà suffisant pour perdre l'élection présidentielle aujourd'hui : dans ce scenario de politique-fiction et si ces 8% de déçus s'abstenaient effectivement, Hollande perdrait 4 points de vote alors que Sarkozy n'en perdrait aucun (0% de regret, ce qui est logique puisqu'il a perdu).
Par ailleurs les 8% de « regret » des électeurs blancs et nuls et les 17% de « regret » des abstentionnistes ne se traduiraient probablement pas en vote Hollande : ils sont respectivement 82% et 52% à avoir une mauvaise opinion de Hollande en tant que Président.
Sondage réalisé par l'Institut BVA par Internet les 13 et 14 septembre 2012 auprès d'un échantillon de 1 044 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus selon la méthode des quotas (sexe, âge, profession de l'interviewé et du chef de famille) après stratification par région et catégorie d'agglomération.
1 commentaire :
Les gens ne savent pas se qu'il veulent.
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