RAPPORT DU VENDREDI 4 AOUT 2017 LIVRE MEMOIRES D'HADRIEN DE MARGUERITE YOURCENAR

Je suis descendu ce matin chez mon médécin hermogéne qui vient de rentrer à la villa aprés un assez long voyage en asie. L'examen devait se faire a jeun: nous avions pris un rendez-vous pour les premiéres heures de la matinée. Je me suis coucher sur un lit après m'étre dépouillè de mon manteau et de ma tunique. Je t'épargne des détails qui te seraient aussi désagréables qu'à moi-méme, et la description d'un homme qui avançe en âge et qui s'éppréte à mourir d'une hydropisie du coeur. Disons, seulement que j'ai toussée respiré et retenir mon souffleselon les indications d'hermogéne alarmè malgré lui par les progrés si rapides duarh malet à en rejeter le blâme sur le jeune iolls qui ma soigné en son absence. Il est difficile aussi de garder sa qualité d'homme. L'oeil du praticien ne voyait en moi qu'un monceau d'humeurs, triste almagame de lymphe et de sang. Ce matin l'idée m'est venue pour la premiére fois que mon corps, ce fidéle compagnon, cet ami plus sûr, mieux conu que moi que mon âme, n'est qu'un monste sournois qui finira par dévorer son maître, paix... J'aime mon corps, il m'à bien servi et de toutes les façons et je ne lui marchande par les soins nécéssaires, mais je ne compte plus cvmme hermogéne prétend encore le faire, sur les vertus mervilleuses, des plantes, le dosage exact des sels minéraux qu'il est aller chercher en orient. Cet homme pourtant si fin m'à débité de vagues de réconfôrt, trôp banales pour tromper personne, il sait combien, je haie ce genre d'imposture, mais, on n'à pas impuniment exerçé la médécine pendant plus de trente ans.Je pardonne à ce bon serviteur cette tentive pour cacher ma mor.Hermogéne, est savant; il méme sage sa probité est bien superieur à celle d'un vulgaire médécin de cour.J'aurai pour lôt d'étre le plus soigné des malades.Mais nul ne dépasser les limites prescrites; mes jambes enflées ne soutiennent plus pendant les longues cérémonies romaines et, je suffoque et j'ai soixante ans. Ne t'y trompe pas: je ne suis pas encore assez faibles pour céder aux imaginations de la peur, presques aussi absurdes que celle de l'éspérance, et assurément beaucoup plus pénibles s'il fallait m'abuser, j'aimeraîs mieux que ce fût dans le sens dev la confianc, je n'y perdrais pas plus et, j'en souffrirais moins.Ce terme si voisin n'est pas si nécéssairement, immédiat, je me couche encore chaque nuit avec l'espoir d'atteindre au matin. A l'intérieur des limites infrachissables dont je parlais tout à l'heure, je puis défendre ma position, pied à pied, et méme regagner quelques pouce du térrain perdu. Je n'en suis pas moins arriver l'âge ou la vie, pour chaque homme, et une défaite acceptée.Difre que mes jours sont comptés cela ne signifie rien, il fut toujours ainsi, il en est ainsi pour nous tous,.Mais l'incertitude du lieu, du temps et du mode, qui noius empéches de bien distinguer ce bût vers lequel nous avançons sans trév, diminue pour moi à mesure que ma maladie môrtelle.Le premier venu peut mourir tout à l'heure, mais le malade sait qu'il ne vivra plus dans dix ans. Ma marge d'hésitations ne s'étendra plus sûr des années, mazis sur des mois.Mes chances de finir d'un coup de poignrd au coeur ou d'une chûte de cheval devient des plus minimes, la peste paraît improbables; la lépre ou le cancer semblent définitivement distançés.Je ne cours plus le risque de tomber aux frontiéres frappé d'une hàche calédonienne ou transperçé d'une fléche parthe, les tempétes n'ont pas su profiter des occasions offertes, et le sorcier qui m'à prédit que je me noierai pas sembler avoir eu raison, je mourrai à tibûr ou à rôme, ou à naples tout au plus, et une crise d'étouffements se chargera de la besogne.Serais-je empôrté par la dixiéme cris, ou pâs la centiéme?T oute la question est là.Comme le voyageur qui navigue entre les îles dfe l'archipelvoit la buée lumineuse se levée vers le soir, et découvre peu) peu la ligne du rivag, je comménçe à aperçevoir le profil de ma môrt. Déjà, certaines portion de ma vie ressemblent aux salles dégarni d'un palais trôp vaste, qu'un propriétaires approvi renonçe à occuper tout entier. Je ne chasse plus s'il y n'avait que moi pour lesdéranger dans leur ruminations et leur jeux, les chevreuils des monts d'étrurie serait bien tranquille. J'ai toujours entrenu avec la diane des fôrets. Les rapports changeants et passionnées d'un homme avec l'objetaimé, adolescents, la chasse aux sangliers m'à offert mes premieres chances de rencontres avec le commandements et le danger, je m'y livré avec fureur, mes excés dans ce genre me fire réprimander par trajan. L a curée dansune clairiére d'espagne à étè ma plus ancienne expérience de la mort, du courage, de la pitié pour les créatures, et du plaisir tragique de les voir souffrir, homme fait la chasse me délassait de tant de lutte secrétes avec des adversaires tour à tour trôp fins ou trôp optus, trôp fôrt ou trôp aibles pour moi. Ce juste combat entre l'intéligence humaine et la sagacités des bétes semblait étrangement propre comparé aux embûches des hommes. Empereur, mes chasses en toscane, m'ont servie à juger du courage, ou des ressources des grands fonctionnaires: j'y ai est éliminer et choisi plus d'un homme d'état.Plus-tard en bithynie en cappadoce. Je fis desgrandes battues un prétexte de féte, un triomphe automnal dans les bois d'asie. Mais le compagnon de mes derniéres chasse est mort jeune, et mon goût pour ces plaisirs violents et beauxcoup baissées depuis son départ. Méme, ici à tibur l'ébrouement, soudain d'un cerf sous les feuilles suffit pourtant à faire trassaillir en moi un instinct plus ancien que tous les autres et par là grâce duquel, je me sens guépard aussi bien qu'empereur, Qui sait? Peut-étre n'ai-je étési économe de sang humain que parce que j'ai tant versécelui des bétes fauves que parfois, secrètement, je préférais aux hommes.Qu'il en soit, l'image des fauves me hantes davantages, et j'ai peine ne pas me laisser allerà d'interminables histoires de chasse qui méttaient à l'épreuve, la patience de mon invité du soir. Certes, le souvenir du jour de mon adoption à du charmes, mais, celui des lions tuées en maurétanie, n'est pas mal non-plus. Le renonçement aux cheval est un sacrifice plus pénible encor: un fauv n'est qu'adversaire, mais, un cheval était un ami. Si, on m'avait laissé le choix de ma condition. J'ausse opté pour celle de centaur. Entre borysthéness et moi, les rapports était d'une néttettée mathématiques. Il m'obéissait comme à son cerveau et non comme à son maître. Ai-je jamais obtenue qu'un homme en fit autant? Une autorité, si totale compôrte, comme tous ces risques d'erreur pour l'homme qui l'exerçe, mais, le plaisir de tenter l'impossible l'impossible en fait de saut d'obstacles était trôp grand pour regrétter une épaule démise ou une côte rompue. Mon cheval rapproché les milles norions approchées du titre de la fonction, du nom qui compliquaient l'amitié humaine, par la seule connaissance de mon juste poids d'homme. Il était de moitié dans mes élan; ils savaient éxactement et mieux que moi, peut-étre, le point ou ma volontés divorçée d'avec ma force. Mais, je n'inflige plus au successeur de borysthénes, le fardeau d'un malade aux muscles amolis trôp faible pour se hisser de soisd-mémes surv le dos d'une monture. La suite une autre fois.