DIMANCHE 8 MARS 2015 20H15 -1°c Recherche SE CONNECTER Navigation Valider Accueil ACTUALITÉ SPORTS SPECTACLES WEEKEND JM LE SAC DE CHIPS OPINIONS BLOGUES ENQUÊTES ARGENT MONDE VACANCES Menu Plus SPECTACLES TÉLÉVISION À la recherche de la prochaine MacGyver 27 PARTAGEZ SUR FACEBOOK 13 PARTAGEZ SUR TWITTER AUTRES Richard Dean Anderson a incarné MacGyver dans les années 80. Richard Dean Anderson a incarné MacGyver dans les années 80. JEAN-MICHEL POIRIER / AFP Samedi, 7 mars 2015 03:02 MISE à JOUR Samedi, 7 mars 2015 03:06 Il a stoppé net une fuite d'acide sulfurique avec du chocolat et désamorcé un missile avec un trombone. Dans les années 80, MacGyver était l'homme de toutes les situations. En 2016, il sera femme si un lobby d'ingénieurs américains parvient à réaliser son rêve. L'Académie nationale d’ingénierie des États-Unis a lancé fin février un concours en production participative intitulé The Next MacGyver Project. Le but est de produire un script de série télévisée mettant en vedette une femme ingénieure pour le présenter à Hollywood. Trente ans après la diffusion de la série culte, «l'objectif n’est pas de relancer MacGyver, mais plutôt de construire un personnage féminin fort pour inspirer les jeunes femmes», a confié à l'AFP Lee Zlotoff, le créateur de MacGyver. Ce projet est né d'une idée commune d'Adam Smith, professeur d'ingénierie à l'University of Southern California et de Randy Atkins, directeur des communications à l'Académie nationale d'ingénierie, qui cherchaient une idée afin de stimuler l'intérêt des jeunes envers la profession d'ingénieur. «Après une rencontre avec Lee Zlotoff, Adam m’a proposé de développer un concept d'émission de télévision et j'ai tout de suite accepté», a raconté M. Atkins. D'ailleurs, le nom de The Next MacGyver Project est une suggestion de Lee Zlotoff, qui soutient le projet depuis ses débuts. De son propre aveu, «je ne peux pas compter combien de personnes m'ont approché pour me dire qu'elles avaient été intéressées par une carrière en ingénierie après avoir vu MacGyver». «L'idée de faire un personnage féminin vient de producteurs d'Hollywood que nous avons approchés pendant la phase embryonnaire du projet», a confirmé Randy Atkins. Car, aux États-Unis, malgré une forte demande dans tous les secteurs de l'ingénierie, les femmes sont non seulement minoritaires dans les effectifs, mais elles sont de moins en moins nombreuses. En 2004, elles occupaient 24% des postes, elles ne sont plus que 21% aujourd'hui. Même son de cloche du côté des universités, où les femmes inscrites dans des programmes d'ingénierie n'atteignent pas les 20%. Un problème d'image Comment expliquer la faible place qu'ont les femmes en ingénierie ? Pour Randy Atkins, il s'agit d'un problème d'image. «Il y a un stéréotype associé à la profession d’ingénieur: que c'est un milieu d'hommes». Selon lui, les jeunes ne savent pas non plus ce qu'est vraiment un ingénieur. «Quand nous faisons de la promotion dans les écoles, nous leur posons la question, et nombre d'entre eux n'arrivent pas à répondre.» Ruth David, elle, n'a pas eu besoin de MacGyver. Elle est l'ancienne directrice de la science et la technologie à la CIA, le pendant dans la vraie vie de Q, l'inventeur des gadgets de James Bond. Pour elle, The Next MacGyver fera une différence. «Le problème, c'est qu'il n'y a pas de modèle féminin», explique à l'AFP celle qui était la seule femme de sa classe lors de ses études dans les années 1970. Si davantage d’efforts pourraient être faits au lycée, Mme David a estimé qu'il faut remonter plus loin encore. «C'est aussi un problème culturel. Dès l'enfance, les jouets pour garçons encouragent davantage la résolution de problèmes que les jouets des petites filles.» Cette idée d'utiliser la culture populaire pour mettre en valeur le métier d'ingénieur n’est pas nouvelle. En 1985, Norman Augustine, l'ancien président de Lockheed Martin, avait prononcé une allocution demandant à Hollywood de développer «L.A. Engineer», fondée sur la très populaire série judiciaire «L.A. Law». «La télévision est un excellent véhicule», estime M. Zlotoff. «Nous sommes bien conscients de l'impact majeur que peuvent avoir des personnages de fiction.» Car, si la mission première d'Hollywood est de divertir, «l'industrie est pleine de gens ouverts d'esprit qui peuvent contribuer à faire un monde meilleur». The Next MacGyver a obtenu un très bon écho dans le milieu du divertissement américain. De nombreux producteurs de renom sont impliqués dans le projet. Parmi ceux-ci, on compte Anthony Zuiker, créateur de CSI (Les experts), Roberto Orci, un réalisateur de science-fiction qui a entre autres piloté les rééditions de Star Trek, Clayton Krueger, qui a travaillé avec le réalisateur Ridley Scott et Lory McCreary, directrice générale de Revelations Entertainment, la compagnie de production fondée par Morgan Freeman. Anthony Zuiker, dont la série Les experts a poussé des femmes à s'intéresser à la police scientifique, s'est montré enthousiaste. «On les voit rarement dans des rôles scientifiques de premier plan», a-t-il déploré à l'AFP. «Notre rôle n'est pas que de divertir, il est aussi d'inspirer de jeunes hommes et de jeunes femmes.»